Commentaire du livre « 5G mon amour » de Nicolas Bérard, journaliste scientifique auteur du livre « Sexy, Linky ? »
Avant d’aborder la question des ondes 5G et de la santé, l’auteur expose les liens étroits entre nos dirigeants et les grandes industries des télécommunications, les lobbyistes de l’industrie qui tirent les ficelles du pouvoir à l’Elysée et à Bruxelles, l’emprise sur les grands média, les règles du dénigrement des dangers potentiels du déploiement de la 5G, le tout pour défendre et accroître leurs intérêts pécuniaires au mépris de tous les enjeux d’ordre sanitaire, social et écologique. Et les institutions réglementaires ? Elles sont sous l’emprise des représentants des entreprises qu’elles devraient policer et n’élaborent des normes qui servent uniquement à protéger l’industrie, puisque pour la plupart, ces normes émanent des industriels eux-mêmes. Dans un tel système, les jeux sont pipés d’avance et rien ne semblerait pouvoir les arrêter dans leur lancée.
Lorsqu’il y avait 8 antennes pour la 2G, 3G et 4G réunies, on en promet 64 pour la seule 5G. Et cela dans un premier temps, car les opérateurs prévoient ensuite, du moins en milieu urbain, d’en installer 256 ! … à tous les coins de rue… tous les 100 mètres. (p. 169)
Sur le même pylône se trouvent des antennes 2G, 3G, 4G et 5G. Les trois premières cumulaient une puissance de 16 029 W. La puissance de la seule 5G atteignait pour sa part 31 600 W, près du double ! Il faut aussi s’intéresser aux mini-antennes, les « spots ». Il y en aura, donc, tous les 100 mètres. (p . 172)
Au final, avec ce déploiement, la consommation d’énergie des opérateurs mobiles serait multipliée par 2,5 à 3 fois dans les cinq ans à venir, soit une augmentation de 2% de la consommation électrique du pays, l’équivalent d’un réacteur nucléaire et demi, juste pour la France. (p. 174)
La 5G rendrait possible le développement à très grande échelle de la vidéosurveillance et d’associer celle-ci à la reconnaissance faciale… la surveillance permanente de l’espace public, donc la perte de la liberté individuelle. (p. 189)
C’est dans ce contexte que quelques illuminés milliardaires (Google, Amazon, Paypal…) souhaitent mettre en orbite près de 50 000 satellites autour de la Terre pour arroser le moindre centimètre carré d’ondes millimétriques (p. 187-189). Pas un être humain, pas un mammifère, pas un oiseau, pas un insecte et pas un brin d’herbe sur terre, quelque soit le lieu de la planète où il se trouve, ne pourra se soustraire à une exposition, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, à des niveaux de rayonnement de radiofréquence qui sont des dizaines voire des centaines de fois supérieures à ceux que l’on connait aujourd’hui. Ces plans pour la 5G risquent d’avoir des effets graves et irréversibles sur les être humains et de causer des dommages permanents à tous les écosystèmes terrestres. (p. 208)
Et l’électro hypersensibilité ? A l’issue de la « Grenelle des ondes » de 2009, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, avait mis en place 24 « centres investigateurs » vers lesquels envoyer les pateint.es se disant souffrir des ondes. Les médecins qui y travaillent ne sont néanmoins guère mieux armés que les autres pour répondre à leurs souffrances. (p. 198) Il reste bien sûr le cancérologue Dominique Belpomme, « controversé », le seul qui propose une méthode de dépistage et de traitement. (p. 203)
En conclusion, quelques questions : Sommes-nous prêts à servir de cobayes à cette industrie ? Qu’avons-nous à y gagner ? Les risques (sanitaires, écologiques, sociaux) en valent-ils le prix ? Résister à l’achat des objets connectés ? Refuser les derniers gadgets 5G ? Joindre les associations et mouvements contestataires anti-ondes ? S’informer et agir ? Cela suffira-t-il ?
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